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Les récits-d-yves
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Les récits-d-yves
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11 février 2007

Souvenir d'Algérie

                                                       SOUVENIR D ALGERIEyves_1_alg_rieyves_alg_rie

Après avoir fait nos classes au 19e régiment d’artillerie à Draguignan, nous avions bénéficié d’une permission d’une dizaine de jours en fin d’année 1961. Nous avions pu ainsi passer les fêtes de fin d’année en famille. Puis le temps des adieux était vite arrivé. Il fallait quitter ses parents ses amis pour aller combattre en Algérie . Ce n’était pas très réjouissant, la date du départ était connu, mais pas celle du retour en espérant quand même revenir. Partir pour faire la guerre, pour ma part, j’étais plutôt mal. Après quelques paroles réconfortantes, il fallait bien partir.

Arrivé à la caserne, il fallait préparer son paquetage. Puis le 16 janvier 1962, après une cérémonie d’adieu, nous étions très tendus. Puis nous montions dans un bahut qui nous mena à Marseille. Arrivés à Marseille nous embarquions sur le Sidi Okba pour débarquer à Bône le lendemain. Nous étions ainsi une douzaine a fouler le sol algérien. A peine arrivés nous étions passés devant un hangar et notre regard fut attiré par des cercueils superposés sans doute prêts pour rapatrier d’éventuelles victimes. Au cours de l’après midi, nous avons été dirigés à Zérizère, ou se trouvait le PC du 3/28e régiment d’artillerie. Là nous avons reçu notre nouvelle tenue de combat. Pour la nuit nous avons couché dans un vieux bâtiment ou il était difficile de dormir avec les bestioles qui se baladaient dans la chambre et les détonations qui se produisaient au loin. Il fallait s’y faire Puis le lendemain nous avons été séparés pour rejoindre notre camp.

yves_9_alg_rieJe me suis retrouvé à Lamy . Là il y avait trois guitounes , dans chaque une, douzaine de lit et au sol un vieux parquet. Le premier jour s’est passé assez calmement. Nous prenions connaissance du règlement ainsi que le matériel qui nous était présenté. Il y avait des obusiers de 75 et un autre de 155 il me semble. La deuxième journée c’était déjà la vie de caserne avec son règlement et sa discipline. Enfin j’avais fait la connaissance d’autres bretons, ils sont partout, c’était déjà mieux ! ! Le soir à peine coucher : Alerte une sirène stridente se fit entendre et quand c’est la première cela fait un drôle d’effet. Pas le temps de s’habiller, juste le temps de mettre un manteau. Je m’étais placé à l’arrière du canon juste dans l’axe du fût quand le commandant de tir cria " feu ". J’avais été projeté par le souffle et je m’étais retrouvé sur le dos, parterre. Il est vrai qu’à l’époque j’étais léger. Cela avait été mon baptême du feu. Je m’étais placé là ou il ne le fallait pas. Le tir durait pratiquement toute la nuit, c’était impressionnant, nous en prenions plein les oreilles et quand cela s’arrêtait nous étions content de retrouver notre lit. C’était surtout la nuit que les tirs avaient lieu . Chacun avait son poste : il y avait le commandant de tir , le tireur, le pointeur, le chargeur, les artificiers. J’étais artificier avec deux autres collègues. Nous nous trouvions dans la soute, et nous mettions le nombre de charge dans la douille selon la demande du commandant. A chaque tir les gaz pénétraient dans la soute et nous avions plein les yeux, plein les narines, plein la gorge, plein les poumons et plus la charge était forte et pire c’était. Nous étions obligés de sortir de la soute pour respirer un peu d’air pur. Quand la nuit était calme il fallait monter la garde deux heures tous les quatre heures. Un faisait le tour du campement, pendant que le deuxième montait la garde dans le mirador, deux heures sans bouger c’était long.

La journée en général c’était plus calme. En face de nous à peu prés dix kilomètres se trouvaient desyves_5_alg_rie montagnes, trois sommets appelés " les pucelles ".c’est là que se trouvait l’ennemi. Dans la journée comme de nuit, des gros hélicoptères, certains appelés bananes vus leur forme survolaient et certains procédaient à des tirs. Les jours passaient ainsi. Quand il y avait vingt quatre heures d’accalmie, nous apprécions. Il fallait entretenir les canons, les mitraillettes, les fusils. Nous nous distrayons avec le moyens du bord, et puis il y avait le foyer avec une tête de mort sur le bar. Parfois le dimanche avec quelques collègues nous allions à pied à la messe à sept kilomètres de là, cela nous changeait un peu, nous prenions peut-être des risques ; mais nous n’y pensions pas. Un jour collègue nous proposa de nous emmener avec son bahut et nous étions arrivés juste pour " l’ite missa est ". enfin bref, il y avait l’intention.

yves_13_alg_rieUn jour un des nôtres eu la bonne idée de dresser un pavillon blanc avec une tête de mort au-dessus du camp.  Ce pavillon avait-il servi de repère à l’ennemi, toujours est-il que le soir à la tombée de la nuit nous nous faisions tirer dessus à coup de mortier. Cela nous sifflais au-dessus de nos têtes et là nous avons connu de grosses frayeurs et cela dura une grande partie la nuit. Profitant d’une accalmie nous étions partis nous coucher vite fait et après quatre heures de sommeil nous avions fait le tour du camp et nous avions trouvés des restes de mortier à peine cent mètres devant notre camp. Le pavillon a étéyves_14_alg_rie vite descendu, mais les nuits suivantes le même scénario se produisait. Nous voyions les coups de feu partir de la montagne, nous entendions la détonation ensuite, nous savions que c’était pour nous, toujours les mêmes frayeurs ; cela nous sifflais aux oreilles, nous avions l'impression que cela nous passais au-dessus, au raz de nos têtes, nous nous faisions tout petit, alors que les projectiles tombaient toujours devant notre camp sans explosion encore une chance pour nous. Jusqu’au jour ou nous avions été obligés de déguerpir.

A SUIVRE

                            

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Commentaires
G
bonjour yves c est avec beaucoup de retard que je repond car je ne ses pas tellement me servir d un ordi heureusement mon petit fils me montre ccomment faire pour moi il n y a aucun problème pour se rappelé de bon souvenirs jais seulement étais livrer dans deux de nos batteries des munitions la seule que je me souvient et celle qui se trouvé juste en face de la frontière tunisienne et j ai gardé un bon souvenir du camp a fech takouk ou nous étions avec la légions si tu peut me dire ou tu réside georges au plaisir
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L
Par un hasard, je suis tombé sur votre blog.nous avons eu le meme parcours militaire depuis le 19° RA à draguignan jusq'au 3/28° RA à zerizer.<br /> <br /> je suis de la classe 58/2C.donc je suis arrivé au 19° le 05.01.1959et j'ai quitté dragui le 13.07.1960 pour le 3/28.<br /> <br /> donc je connais tres bien le secteur de dragui, car j'etais instructeur à la 2° batterie.j'ai eu le grade de brigadier puis de marechal des logis.donc 18 mois en france.<br /> <br /> mon arrivée au 3/28 à Zerizer, j'ai ete mute à la 8° batterie a toutain sur le barrage, sur la route menant à lamy munier, soukaras, tebessa.<br /> <br /> nous etions tres souvent harcelés mais sans trop de degats, et nous etions operationnels, donc nous partions souvent en opé pour proteger la bife et la legion etrangère, et nous la 13°DBLE nous protegeait.nous etions plus heureux que vous en vous lisant. notre dotation etait 4 obusiers 105, et j'etais chef de piece etant margi et piece directrice pas de tout repos, mais enfin il ne fallait pas trop se plaindre, il y avait plus malheureux que nous!!!<br /> <br /> j'ai ete ravi de retrouver un ancien du 19 et du 28°.le quartier chabran n'existe plus,ils ont fait des immeubles et des commerces. mais la poudriere de sainte Anne est devenue l'ecole d'artillerie. j'ai pu la visiter et j'ai longuement discuté avec le margi du poste de police, il y a eu du changement, mais certains vestiges de mon temps.le margi dit en partant vous avez un bon oeil!!<br /> <br /> donc mon cher yves, j'espere que tu liras ce long recit.<br /> <br /> amicalement à toi jeannot
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