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Les récits-d-yves
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Les récits-d-yves
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15 avril 2007

Souvenir d'Algérie

Souvenir d'Algérie (suite)

yves_7_alg_rieNous avions donc déménagé, pour se retrouver au pied des montagnes. Nous avionsyves_8_alg_rie monté un chapiteau pour nous loger. Chacun d'entre nous avait reçu l'ordre de creuser son trou afin de se protéger des tirs de l'ennemi qui ne se trouvait plus qu'à un kilomètre. Ce qui fût fait et le soir tout le monde était allongé dans son trou car nous étions en alerte. A la tombée de la nuit les tirs reprenaient. Les fûts des canons étaient dirigés presqu'à la verticale car la cible à atteindre n'était plus qu'à un kilomètre. Les tirs duraient toute la nuit pour ainsi dire; nous nous couchions vers 4h du matin pour se relever vers 7h. La nuit était courte.  Dans la journée, c'était un peu plus calme, mais il y avait toutes les corvées. Nous devions toujours porter les armes sur nous, même pour aller aux toilettes; les toilettes: une simple tranchée avec des planches dessus!!. Au soir de la deuxième nuit nous avions eu droit à une grosse pluie battante et les trous étaient vite fait remplis d'eau. Plus question de s'allonger dans le trou, il fallait donc s'allonger à côté avec la peur au ventre. Nous nous relevions quand il fallait procéder à des tirs et celà durait à chaque fois une grande partie de la nuit. Cela durait plusieurs nuits, le matin quand nous levions, on aurait dit des morts qui se relevaient tellement nous étions pâles et les traits tirés nous étions complètement exténués, nous tenions à peine debout, nous n'en voyons pas la fin. Une nuit le chapiteau sous lequel nous logions, s'était effondré le mât n'ayant pas pu résister à la force du vent. Par chance il n'y eut aucune victime. Celà nous avait pris la journée pour remonter le chapiteau, comme si nous avions vraiment eu besoin de cela. Les combats durèrent une quinzaine de jours environ. A la fin de ces quinze jours et une période de calme nous regagnons notre camp. Nous apprécions beaucoup ce retour. Nous retrouvions des jours un peu plus calme. Puis vint un jour ou il était question d'un cessez le feu. Nous tenions au courant de la suite des évènements. Le 19 mars 1962 le cessez le feu était signé. C'est le commandant de section qui nous faisait lecture du cessez le feu en ajoutant que le cessez le feu, ce n'était pas la fin de la guerre.Des centaines d'Agériens: hommes, femmes, enfants envahissaient le camp en poussant des cris de joie. Nous étions partagés entre deux sentiments; d'une part celui de tristesse: nous avions l'impression d'avoir perdu la guerre et celui d'un soulagement: enfin la guerre d'Algérie était terminée. Durant cette période j'avais eu mes 20 ans; mais je n'y avait même pas pensé et si l'on me demandait " qu'as tu fait de tes 20 ans" je répondrai simplement "on me les a volé". Les combats étaient bien terminés, mais nous effectuons des convois la nuit vers la côte algérienne. Nous ne connaissions pas la raison de ces convois; mais il est à supposer  que ces convois consistaient à ramener vers la France les harkis qui avaient servi dans l'armée française. Entre ces opérations nous avions droit parfois à quelques sorties en ville et aussi une sortie à la plage et cette dernière je m'en serai bien passée, car elle m'aura marquée et restera gravée dans ma mémoire. Enfin j'aurai rencontré mon ange gardien, sans lui....

Peu de temps après nous étions séparés pour être dirigés dans d'autres unités. C'était très dur d'êtreyves_10_alg_rie séparé de ses camarades de combat. Nous n'avions pas le choix. Pour ma part le 10.8.62 j'étais affecté au 4ème régiment de chasseurs à cheval (et pas un cheval à l'horizon!!) et là c'était la vie de caserne qui reprenait ses droits. Nous avions eu droit à une marche à pied de 30 km sous le soleil algérien. Il fallait astiquer les chars et tous les armes et ainsi de suite. Puis le 16.11.62 j'étais affecté au 21 ème Régiment de Spahis. Nous avions la large ceinture rouge qu'il fallait bien serré, mais nous n'avions pas la grande cape blanche, sans doute à cause de la chaleur. yves_11_alg_rieEnfin le 30.11 62 J'embarquai à Bône sur le El Djézair pour arriver à Marseille le 1.12.62 et là je faisais route vers Sedan. Alors là changement de température: 20° en Algérie, -10° à Sedan. Et là le 21ème Régiment de Spahis devenait le 12ème régiment de Chasseurs à Cheval. Que de changement; mais c'était toujours la vie militaire.

Et enfin le 1.3.63, la vie militaire pour moi était terminée et un adjudant me demanda si je n'avais pas envie de rempiler?? Décidément il y en a qui ont toujours le mot pour rire.

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