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Les récits-d-yves
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21 octobre 2007

Le pèlerinage à Lourdes

pacem

Le pèlerinage à Lourdes

Mais qu’est ce qui pousse les personnes malades et handicapées à se rendre à Lourdes ainsi ? Que leur fait on miroiter ? Leur fait on croire encore au miracle ? et bien d’autres réflexions que l’on peut entendre. Non les personnes malades et handicapées qui se rendent à Lourdes, c’est sur leur demande. Leur volonté est respectée. C’est une démarche personnelle qu’elles font et elles ne s’attendent sûrement pas à un miracle, elles espèrent tout au plus trouver un certain réconfort. Un jeune handicapé en fauteuil suite à un accident de la route me disait ceci << je viens à Lourdes parce que je crois au miracle >> Je lui ai répondu << tu sais, des miracles à Lourdes il n’y en a pas tous les jours >> et il m’a dit ceci << je suis en vie, c’est déjà un miracle >> Depuis les apparitions, c’est à dire depuis 150 ans bientôt, seulement 66 miracles ont été reconnus et bientôt 67 : il s’agit d’un breton bien de chez nous avec un nom pareil. J’ai pu discuter avec lui : 18 ans en fauteuil et guéri depuis 9 ans. La sécurité sociale a reconnu le miracle tout de suite : obligé de reprendre le travail. Pour qu’un miracle soit reconnu, il faut que la personne guérie passe devant une commission composée de médecins croyants et incroyants pour diverses expertises et cela dure une dizaine d’années. Ils prennent leur temps au cas ou il y aurai récidive. Au bout de 10 ans, si la personne ne présente plus aucun signe de sa maladie la commission médicale reconnaît qu’il y a eu guérison non expliquée. Les docteurs ne parlent jamais de miracle. En général les miracles se produisent en cours de cérémonies : processions, piscines, grottes etc.

C’est impressionnant de voir tous ces malades en fauteuil ou sur un brancard, surtout quand ils sont en procession. Ils viennent de pays différents et c’est là qu’on voit toute la misère du monde. Mais il y a aussi des personnes qui souffrent tout autant et pourtant elles passent inaperçues, c’est les personnes qui souffrent dans leur cœur. Contrairement aux personnes malades et handicapées elles ne sont pas accompagnées, elles préfèrent garder leur souffrance pour elles, c’est parfois très lourd à porter et l’on sait jusqu’ou cela peut mener.

Un jour alors que je me trouvais de service à l’entrée des piscines deux messieurs, complètement1pierre_2005 effondrés sont venus vers moi et m’ont expliqué ce qui leur étaient arrivé : des choses dures à entendre tellement c’était cruelles et que dire , il n’y a pas toujours des mots pour apaiser la douleur. A la fin de la conversation, je leur ai dit après la démarche de la piscine, de se rendre devant la grotte pour se recueillir. Une fois passés à la piscine, plus sereins ils m’ont remercié et ont pris la direction de la grotte. Il est parfois plus facile de se confier à des personnes que l’on ne connaît pas. D’autres personnes m’ont également exposé leurs problèmes, leurs épreuves, leurs soucis ; sans doute un besoin de parler.. Etre à l’écoute des autres c’est aussi cela le rôle des hospitaliers.

Parmi les hospitaliers se trouvaient des élèves de plusieurs écoles. C’était pour eux leur projet de classe. Si parmi eux un grand nombre ne fréquente pas l’église tous ont apprécié les contacts qu’ils ont eu avec les personnes malades et handicapées. C’était pour eux très enrichissant La professeur qui les accompagnait, agnostique, me disait ceci, ce qui est bien ici c’est que la personne est mise au premier plan et que pour les jeunes c’était une très belle expérience. Les personnes malades ont toute leur place au sein de l’église tout comme au sein de la société. A Lourdes elles sont à la première place.

A un jeune qui me demandait des renseignements, je lui demandais à mon tour ce qu’il pensait de tout cela, il me répondait que c’était très bien, mais que c’était fatiguant, qu’il fallait se lever de bonne heure. Il ne faut pas venir à Lourdes pour se reposer. A la question s’il reviendrait l’année prochaine, il m’a répondu peut-être, sans doute pas tout de suite qu’il allait laisser cela mûrir en lui.

Des nouveaux hospitaliers m’ont fait part de leur grande satisfaction d’avoir pu servir à Lourdes. Ils ont trouvé très émouvant de participer aux différentes cérémonies, aux temps de partage et de convivialité avec les personnes malades et handicapées. Une dame très âgée me disait ceci en la raccompagnant au train, tout le monde était très gentil avec moi, j’ai pu parler avec les personnes qui s’occupaient de moi. La semaine a passé trop vite. Chez moi c’est différent je suis toute seule dans mon appartement à longueur d’année et je ne vois jamais personne. Il arrive parfois que des personnes doivent faire face au handicap et à la solitude et là c’est dur.

Les personnes malades et handicapées, mais aussi les pèlerins valides viennent à Lourdes chercher un peu de réconfort et aussi parfois un sens à leur vie.

Ce qu’il faut savoir :

A Lourdes toutes les personnes malades et handicapées sont accueillies avec le même égard : qu’ils soient sidéens, drogués, alcooliques, dépressifs ou autre. Il n’y a pas de discrimination

Les hospitaliers à Lourdes ne sont pas rémunérés. Ce sont aussi des pèlerins et à ce titre ils payent leur voyage et leur pension comme tout le monde.

Prés de dix millions de personnes passent au sanctuaire par an.

Lourdes est la deuxième ville hôtelière après Paris.

extrait

La pensée du jour

Il y a dans le cœur de chaque homme des trésors prodigieux d’amour.

A nous de les faire surgir.

ENSEMBLE

La personne handicapée et la personne valide

forment un tandem.

La personne valide accomplit les gestes

que la personne handicapée ne peut faire.

Ensemble à Lourdes ils participent aux différentes cérémonies, aux conférences, à des moments de partage et de convivialité, des visites, des sorties.

Et dans la vie de tous les jours, ils avancent ensemble.

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